Souvenir , toujours souvenir ... [libre]

¤ Un jour comme les autres , dans ce lycée , normalement comme les autres . Un lieu où les élèves travaille et s’amuse , un bâtiment que tout le monde connaissait . Non , stop . Il y en avait un , et un seul et unique . Sechiiru Ozima , ancien hermaphrodite , et cobaye dans l’hôpital Osaka . Oui , vous avez bien entendu ? un cobaye . Il servait aux autres , pour qu’ils puissent tester les nouveautés , qu’ils n’avaient pas mis en vente et autre . Le grand brun ne savait pas parler , ne comprenait pas ce qu’on lui disait , et ne pensait , qu’avec ses souvenirs . Vous pensez bien que , ne comprenant rien à rien , ne sachant évidemment pas parler , qu’il ne pouvait pas penser comme tous les autres . Non , son esprit était toujours totalement vide , c’était le néant totale . Mais il pouvait tout de même ressentir des choses maintenant , car avant il ne pouvait pas . Il était resté toute sa jeunesse , jusqu’à ce qu’il rentre dans l’hôpital , enfermé dans sa chambre, à manger du pain sec chaque jour , et à se laver , dans la toute petite salle de bain relié à sa chambre . Une salle de bain assez dégoûtante , comportant une toute petite douche sans rideau , un lavabo pour boire et se laver les dents , et au dessus de se lavabo , il y avait un miroir cassé . Alors , à l’époque , lui qui n’avait pas de sexe , pouvait au file des années , deviner que s’était un garçon , malgré tout . Et son visage , oui , parlons en de son visage . Vous , vous souriez combien de fois par jour ? pleins de fois ! ou alors , votre visage exprime toujours quelque chose . L’ennuie , la haine , la joie , l’amour et autre ! mais Sechiiru , lui , avait un visage complètement figé , il ne pouvait plus bouger . Un visage neutre , un visage qui n’exprimait absolument rien . Aussi froid qu’une poupée , non , même pas . Lui on ne pouvait pas savoir ce qu’il ressentait, c’était impossible , oui , vraiment impossible . ¤

¤ Là , le jeune homme venait de sortir de la salle d’art plastique . Là , il avait rencontrée une jeune demoiselle , assez gentille , qui lui avait fait son portrait . Et sur ce portrait , il souriait . Il avait , alors voulu le garder , pourquoi ? je ne sais pas , seul lui savait pourquoi . Même si il ne pouvait pas penser , il savait , qu’il n’était absolument pas pareil que les autres . Impossible d’exprimer quoi que ce soit . S’en était impossible pour lui , de , ne serait-ce , hausser les sourcils , ou les froncer . Enfin bref , passons . Ce dessin , il le gardait précieusement dans les mains , et si on le lui prenait , il n’afficherait , comme toujours , rien sur son visage , mais au fond de lui , la tristesse l’engloutirait . Il serait triste . Oui , même très triste . Car il savait qu’il ne pourrait rien faire , il le savait par cœur . Impossible de parler et de comprendre les autres . Impossible de se débattre , impossible de faire quelque chose . Il avançait , alors , dans les longs couloir de Saint-Antoine . Son sac sur le dos , le dessin à la main . Mais que faisait-il à marcher comme ça ? il ne savait pas . Que faire ? il ne savait pas où il était , en quoi consistait ce lieu . Il ne savait absolument rien ! alors il marchait . ¤

¤ Au bout de quelques heures , il s’arrêta , étant légèrement essouffler et fatigué . Il s’adossa contre un mur , devant une classe . Encore une classe ? il la regarda , de son regard chaotique , puis s’avança et entra dedans . Il y avait un piano , plusieurs guitares , et une batterie . La salle était assez belle , oui , vraiment très belle . Mais , qu’est ce que c’était tout cela ? une fois de plus ,mister Ozima n’en avait aucune idée malheureusement . Il posa son sac sur une chaise , regardant le grand piano noir . Il le trouvait vraiment très beau , mais ne savait pas à quoi cela servait . Alors il s’avança doucement et lentement vers l’instrument , puis découvrit un tabouret . Alors il s’assis , regardant toujours l’instrument noir . Il était ouvert , les touches blanches et noir étaient alors à la vue de tout le monde . Sechiiru , étant , bien évidemment , curieux , posa son doigt sur une touche , puis appuya , découvrant un son , qui le fit brusquement sursauter . Au bout de 5 minutes , il se calma , étant vraiment étonner , mais inutile de vous dire comment était son visage . Enfin bref . Alors il reposa un autre doigt sur une autre touche puis , hop , un nouveau son ! un son … ce son …… il recommença , en faisant un « do ré mi fa sol la si » , avec l’index au fur et à mesure . Il reconnaissait bien , le son qu’il entendait tous les jours dans sa chambre . Sa mère , il se souvint , alors , qu’un jour , il se mit à regarder par la serrure , et vit sa mère , juste en face , qui jouait du piano . Elle en jouait vraiment très bien . Alors voilà à quoi servait cet instrument !à jouer conclus Sechiiru .¤

¤ Il resta un moment devant le piano noir , sans vraiment le toucher , mais en le regardant . Comment sa mère faisait-elle pour jouer comme ça ? il n’en avait aucune idée . Alors , avec ses deux mains , ou plutôt ses deux index , il refit un « do ré mi fa sol la si » . Il ne remarqua même pas la personne entrer , et continua ce qu’il était en train de faire . Appuyer sur toutes les touches du piano , en même temps , avec ses deux index . ¤

[Liiibre]

Kuma, déambulait dans le lycée complètement et totalement perdue. Il ne connaissait rien de cet endroit, alors il ne savait pas où aller. Encore il aurait eut 16 ans dans sa tête, il aurait juster visiter, découvert les lieux. Mais là il ne savait pas où il allait, ni ce qu'il devait faire. A qui il devait parler, a qui il ne devait pas. Et puis ici tout le monde aurait sûrement des discutions sérieuses, alors qu'il pensait plutôt à jouer à 1,2,3 soleil ou aux billes, qu'à faire de longue philosophie sur la vie. Il se sentait tout petit, tout seul, au milieu de ce gigantesque lycée. Et il avait tellement peur, qu'il aurait pût s'asseoir dans un coin pour pleurer, pour que quelqu'un s'occupe de lui. Mais il ne se le permettait, prenant sur lui, il ne voulait pas qu'on se moque de lui, qu'on découvre son secret, qu'on lui dise qu'il n'était qu'un môme, qu'il ne méritait pas d'être dans ce lycée, qu'il n'y était pas à sa place. Parce que de toute façon, il n'avait sa place nul part. Sa famille était composée d'étrangers, il ne connaissait plus ses amis, les enfants se moquaient de lui, et les ados n'allaient sûrement pas l'accepter aussi facilement. C'est pourquoi il devait ne pas pleurer, rester fort, essayer de ne plus avoir peur, et se comporter comme un ado de 16 ans, même si au fond il ne les avait pas. Donc le petit bout de chou tout en serrant son nounours marchait silencieusement dans le couloir, tout en se convainquant lui même de chose qui n'était pas de son âge. Et puis tout à coup, il entendit un son qu'il aimait bien... Non aimer bien n'était pas assez fort. Un son qu'il adorait. Le son d'un piano. Ce son suffisait à lui faire oublier qu'il était seul et perdu, et il avança un peu plus rapidement, à la recherche de l'endroit d'où venait le son qui résonnait doucement à ses oreilles. Et finis par arriver devant la salle de musique. La porte était ouverte, oserait-il rentrer? Et puis le son de la gamme retentit à nouveau et il se décida. A petit pas il rentra dans la salle, serrant son nounours contre son coeur. Il avait un peu peur de se faire disputer parce qu'il n'avait pas le droit d'être ici, mais personne ne lui dit rien. D'ailleurs la salle était vide, sauf bien sûr le garçon assit devant le piano. Ce dernier appuya sur toutes les touches du piano en même temps, et un son assez affreux en sortit, mais tout à coup Kuma se sentait soulagé. Il avait trouvé un piano. Alors il savait que si un jour il se sentait mal ou perdu, comme tout à l'heure, il pourrait venir ici, jouer. Il avança lentement vers l'instrument et par la même occasion l'autre garçon. Puis timidement il s'adressa à lui :

"Euh... Salut..."

Il fixa l'autre qui n'avait aucune expression sur le visage. Mais Kuma n'y fit pas vraiment attention, il n'avait plus qu'une seule envie maintenant et c'était de jouer. Il prit un tabouret et s'assit à côté du garçon, puis il posa son nounours sur ses genoux.

"Est ce que je peux jouer??? Juste un peu... Et après je m'en vais..."

Il avait tellement peur qu'on lui refuse cet instant, qu'il posa ses mains sur les touches doucement et entama une musique. Une petite comptine toute simple, juste pour s'échauffer. Puis même s'il était un peu de travers, il atteignait les touches facilement et également les pédales. Après la comptine d'échauffement il commença à jouer quelque chose de plus sérieux : La lettre à Elise (mouahahah *bave*). Il ferma les yeux tout en jouant, laissant ses doigts carresser chaque note, et le son l'envoûter, tandis que ses pieds appuyait sur les pédales. Le monde autour de lui avait disparu, il se sentait tellement bien tout à coup, comme s'il ne faisait plus qu'un avec le piano. Et chaque note, chaque son le faisait s'envoler un peu ailleurs. C'était son seul véritable plaisir : le piano et le violon. Chaque fois qu'il en jouait, il avait à nouveau ses 8 ans, pour de vrai, il était à nouveau avec sa famille, celle qu'il avait connu avant de s'endormir pour 7 ans. Il était dans un concervatoire et jouait et tout le monde le regardait. Et son père avait un regard fier que son enfant d'à peine 8 ans, puisse jouer aussi bien de cet instrument. Et le voilà perdu dans ses souvenirs, juste en jouant du piano. Quand la mélodie s'arrêta, il atterit peu à peu sur terre et rouvrit les yeux. C'était tellement bien, tellement agréable. Il avait l'impression d'avoir volé, et d'avoir quitté cet enfer pendant un instant. Et même s'il le retrouvait, la peur avait disparu, au moins pour le moment. Il se tourna vers l'autre garçon :

"Merci de m'avoir laissé jouer. Est ce que toi tu sais jouer?"

Il demandait ça avec un petit sourire, ce qui prouvait qu'il se sentait mieux, puisqu'avant son visage était loin d'être souriant, voire même plutôt triste.

¤ Sechiiru continuait ce qu'il faisait , "jouer" , ou plutôt , toucher les notes du piano , l'esprit hanté par l'image de sa mère , jouant magnifiquement bien du piano . Et cet air ..... l'air qu'elle jouait , il s'en rappelait , étrangement , par coeur . Bien sûr , il ne connaissait pas le nom de cet air , mais si quelqu'un le jouait , il le reconnaîtrait tout de suite . Sa mère .... elle avait pourtant l'air si douce et adorable ..... pourquoi avait-elle été comme ça avec son enfant ? et bien .... parce qu'elle avait été déçu . Neuf mois d'attente pour cette chose , disait-elle à tout bout de champs . Pour cette chose ..... tout ça parce que avant , le grand brun aux yeux vert n'avait pas de sexe . Et puis , si sa mère avait un peu fait attention , elle aurait tout de suite remarqué que s'était un garçon . Et cela avait commencé à se voir quand il avait huit ans . A cette époque , quand ses parents étaient au travaille , il sortait quand même de sa chambre de temps en temps , car sa mère ne l'a fermait pas totalement . Mais quand elle accoucha de son deuxième enfants , tout ça fut finit . Et Sechiiru fut enfermé , normalement , jusqu'à ce qu'il meurt d'ennuie et d'anorexie . Enfin bref , il avait réussir à sortir , mais était devenu un cobaye , sa vie n'avait aucun sens , il était comme un objet , oui c'est ça , un objet .Triste , mais réel . ¤

¤ Do , ré , mi , fa , sol , la , si . Cela faisait à peu près une heure qu'il faisait ça , ne pensant à rien d'autre qu'à cet air de musique et l'image de sa mère , jouant cet air qu'il aimait tant . Son visage ne portait aucune expression , mais si il avait été capable de s'exprimer , et bien en ce moment même , il serait en train de pleurer . D'ailleurs , il était en train de le faire , mais intérieurement . Il n'y avait aucune larmes qui coulaient ou remplissaient ses yeux , non , rien , c'était , comme toujours , des plus chaotique . Do , ré , mi , fa .... il fut interrompu . Quelqu'un , oui , il entendit quelqu'un entrer dans la salle . Un professeur ? un adulte ? qui donc ? ..... Sechiiru arrêta , regardant de son regard égal au néant , la personne . Un enfant apparemment . Un souvenir revint , non , plusieurs souvenirs revinrent dans la tête de l'ancien hermaphrodite . Des enfants , portant un cartable , la bande d'enfant , qu'il avait été voir , pour l première et dernière fois de toute sa vie . Oui , des enfants . Des êtres qui jouait tout le temps , et qui parlait mal . Alors le garçon qui tait entré dans la pièce était comme ça ? selon Sechiiru , oui . Il prit , alors , peur . Pourquoi ? car , vous savez bien , la seul fois où il était sortit de sa chambre pour rejoindre un groupe d'enfants , eux , s'étaient complètement moqués de lui . Méchant , les enfants étaient méchant , toujours selon le grand brun . Celui-ci , en voyant le lycée , ne réagis , bien sûr ,qu'intérieurement . Mais il restait sur son tabouret , à fixer l'instrument de couleur noir , aux touches blanches comme la neige . ¤

¤ Un son ... encore un son bien mélodieux . Ce son était la voix du petit garçon à côté du lycée . Que lui disait-il ? que voulait-il faire ? lui disait-il des méchancetés ? tout ça , mister Ozima ne le savait évidemment pas , malheureusement . Puis , par la suite , le jeune enfant pris un tabouret , puis s'assis juste à côté de lui . Le coeur du grand brun aux yeux vert se mit à battre à tout allure , tout comme la peur qui ne faisait que d'amplifier en lui . Il resta immobile , écoutant le son de la voix du jeune homme . Quelques petites minutes après , le petit bonhomme posa ses doigts sur le piano , et , pour sa plus grande surprise , Sechiiru remarqua que son interlocuteur jouait vraiment très bien . Alors c'était ça qu'il voulait ? jouer ? le brun au visage sans expression resta à le regarder , ou plutôt , à regarder ses doigts , qui glissaient parfaitement sur les touches blanches du piano . Puis vint un tout petit moment de silence . Il avait finit ? et bien bravo ! mais ... non , il n'avait pas finit , et il commença à jouer l'air de piano que jouait tout le temps la mère de Sechiiru . La lettre à Elise . ¤

¤ Son coeur fit un bon de trente mètres en entendant cette mélodie . Si magnifique , si douce ... Les souvenir lui revenait au galop , il se rappelait de lui même , étant assis sur son matelas , dans le noir complet . Entendant les cris de sa soeur , et .... cette mélodie , que sa mère jouait pour la calmer . Il avait mal , terriblement mal . Cette souffrance , à ce moment là , il la ressentait vraiment , et c'était pire que d'habitude . Il eut envie de pleurer , de crier , mais ne pouvait pas , il était figé , comme toujours . Ce qu'il ressentait était tout simplement monstrueux . Il aurait préféré mourir que de supporter cette souffrance en ce moment . Qu'elle horreur ..... mais pourtant ... il écoutait la chanson , et regardait les doigts de son "compagnon" pianiste . Un enfant ..... en était-ce vraiment un ? ¤

¤ Les minutes passaient , et passaient .... toujours dans d'horrible souffrance pour l'ancien hermaphrodite . Mais la mélodie s'arrêta enfin , et un moment de silence s'imposa encore . Sans le vouloir , le grand brun avait poser sa main droite à l'endroit de son coeur , et l'avait crispée . Mais son visage , lui , restait tout bonnement vide . Il tourna la tête vers le garçonnet , qui émit encore un son . Son que , bien entendu , Sechiiru ne compris pas . Mais ce qu'il vit , c'est que son interlocuteur souriait . Ah les sourires .... pourquoi lui ne pouvait-il pas en faire ? ... la réponse était évidente , inutile de vous le redire , ça ne serait que vous le répéter . Alors il pensa que , comme Kuma souriait , il était heureux . Content d'avoir jouer du piano ..... il resta à le regarder fixement , dans les yeux . Cela pouvait être assez déstabilisent parfois , mais que voulez vous .... que pouvait-il faire d'autre de toute façons ? rien , il ne pouvait rien faire .... comme d'habitude ..... ¤

Il attendait la réponse de l'autre, mais ce dernier se contentait de le regarder fixement dans les yeux sans rien dire. Kuma baissa les yeux, l'autre ne voulait peut-être pas lui parler parce qu'il s'était incrusté, et qu'il avait jouer du piano sans véritable permission. Peut-être que le garçon était en colère et c'est pour ça qu'il le fixait avec ce visage sans expression, et qu'il restait silencieux. Kuma prit alors entre ses mains son nounours posé sur ses genoux et le serra. Il n'avait pas vraiment fait quelque chose de mal, mais il s'en voulait déjà. Son sourire s'effaça aussi facilement qu'il était venu, et il baissa la tête. Sa peur était partit après avoir jouer du piano, mais maintenant qu'il se rendait compte qu'il avait peut-être fait une bêtise, elle revenait toujours plus puissante. Mais qu'est ce qu'il pouvait dire, qu'est ce qu'il pouvait faire? Il avait juste eut besoin de jouer...
Mais il avait l'habitude maintenant qu'on le déteste ou qu'on se moque de lui. L'habitude de ne pas trouver sa place et que les gens le méprisent. L'autre devait tout simplement être dégoûté de lui parler. Il ne pouvait pas savoir que dans sa tête Kuma avait 8, 9 ans, mais il devait sûrement le détester parce qu'il avait une peluche, parce qu'il était venu sans sa permission, qu'il avait jouer sans son accord. Il aurait eut envie de pleurer, il se retenait, comme toujours.

*j'ai 16 ans... Que ferait quelqu'un qui a 16 ans... Je sais pas... Je ne sais pas du tout... Je devrais peut-être m'excuser... Oui... Quand on fait une bêtise on s'excuse, c'est ça...*

Il se leva doucement de son tabouret, sans lâcher sa peluche qu'il serrait une nouvelle fois plus fort qu'il ne l'aurait dût. Son coeur battait à s'en fendre tellement il avait peur, et il s'inclina doucement, puis d'une toute petite voix timide, presqu'un murmure, et également très rapidement tellement le stress et la peur était à son comble :

"je... jesuisdésoléjenevoulaispast'embêter..."

Il se releva doucement espèrant que l'autre ne se moque pas de lui, ou peut-être qu'il allait tellement se mettre en colère qu'il le frapperait? Sa pauvre peluche écrabouillée contre sa poitrine, il attendait tremblant de peur qu'on le pardonne, qu'on le frappe peut-être, qu'on rigole de lui... Il aurait voulu être engloutit par un trou qui serait apparu sous ses pieds, devenir tout petit pour pouvoir se câcher, simplement pouvoir devenir transparent, disparaître. Il n'angoisserait plus, c'est lui qui se moquerait des autres, parce qu'eux ne pourrait pas se rendre transparent à volonté, quand quelqu'un l'énerverait il lui suffirait juste de disparaître... Mais il ne pouvait pas, il ne pouvait qu'affronter ce monde, la vérité qui l'angoissait terriblement...
En même temps c'était normal, on ne demandait pas souvent à un enfant de 8,9 ans d'aller dans un lycée, on ne lui demandait pas de grandir trop vite... Bien sûr certain avait des responsabilités très jeunes, mais sûrement pas au point de devoir avoir 16 ans d'un coup... Mais tout ceci n'était pas qu'un simple cauchemar, il ne se réveillerait pas bientôt chez lui avec ses parents d'il y a 8 ans, sa soeur toujours petite et lui toujours 8 ans... Non c'était la pur et triste réalité. Il ne pouvait même pas la combattre. Il devait juste l'affronter du haut de ses 8,9 ans.
Tout à ses reflexions, il fuyait le regard de l'autre garçon, attendant de voir ce qui allait se passer.

¤ Les deux jeunes garçons se regardaient fixement dans les yeux , Sechiiru , ne comprenant toujours pas trop la situation , et surtout , perdu dans ses souvenirs . Il voyait encore sa mère , qui était pourtant si méchante avec lui , avec son visage d'ange et un sourire radieux , en jouant du piano , et cette si douce et belle mélodie , qui était la lettre à élise . Une mélodie qu'il ne risquait pas d'oublier de si tôt . Ce doux son l'avait fait sourire , plus d'une fois , lorsqu'il était enfermé dans sa chambre , tout seul et dans le noir , ayant pour seul lumière , les rayons du soleil qui passaient entre les planches en boit fixées sur sa fenêtre . Sa si petite fenêtre .... mais maintenant , il serait incapable de sourire , et de toute façon , il ne l'avait fait que trois ou quatre fois , lors de ses cinq ou six ans , alors voyez un peu ... ça remonte à déjà pas mal de temps ! passons . ¤

¤ Il sortit de ses souvenirs , pour revenir à son néant perpétuel . Son visage n'ayant toujours aucune expression depuis maintenant de très nombreuses années . Son regard chaotique était toujours posé sur l'enfant en face de lui . Un enfant .... que faisait-il dans un lycée ? dans une école pour "grand" comme dise les petits . L'ancien asexué ne se posait , comme toujours , aucune question . Mais au fond de lui , il trouvait que ce jeune homme à ses côtés était assez étrange . Il avait perdu son sourire , comme ça , en un claquement de doigt ! il n'était plus content ? pourquoi ça ? pourquoi n'était-il plus content ? .... mystère ... ¤

¤ Le jeune garçon , qui écrabouillait en ce moment même sa peluche dans ses bras , se leva , et se mit à parler d'une vitesse incroyablement folle . Un son assez désagréable , et pas très mélodieux . Sechiiru ne compris rien , ce qui , je pense , est inutile de vous redire , et laissant un silence pesant venir dans la salle de musique . Toujours assis sur le tabouret , en face de ce si jolie piano . Ce ne fut qu'au bout de quelques longues minutes , que le grand brun se décida enfin à faire quelque chose , d'assez étrange de sa part . Un geste qui n'avait , d'ailleurs , encore jamais fait envers quelqu'un . Il se rapprocha légèrement de Kuma , et de ses grandes mains , douces et fines , il essaya de desserrer les bras du petit énergumène en face de lui . Une fois ça fait , il lui prit sa main droite , et le fit s'avancer vers lui . Et , toujours doucement , il posa la main droite de l'enfant sur le piano , émettant un son , quelconque . Il leva la tête vers le jeune homme , ses yeux magnifique , vert clair , se posant dans ceux en formes d'amande du petit . Un regard sans expression , mais en ce moment , il avait envie que Kuma joue quelque chose d'autre , il avait envie d'entendre le doux son du piano s'abattre dans ses oreilles . ¤

¤ Ses mèches de cheveux noir allèrent se mettre devant son visage , le cachant à moitié , et le rendant encore plus beau que d'habitude . Si seulement , il pouvait sourire , si seulement , il pouvait parler ... si seulement il pouvait comprendre ce que les autres disait ... au fond , il souffrait , énormément . D'ailleurs , les seuls sentiments qui erraient à l'intérieur de lui étaient la solitude , mais surtout , la douleur . Une atroce douleur , qui ne cessait de faire surface , à chaque seconde de sa pitoyable vie . Sechiiru avait les mains froides , toute froide , comme si son sang avait arrêter de couler dans ses veines , comme si il n'était qu'un objet , n'ayant aucun but dans la vie ... mais .... c'était ce qu'il était après tout , une simple chose , froide , dont aucune expression ne sortait de son visage ,et ailleurs . ¤

Kuma continuait de martyriser sa pauvre peluche et tremblait, mais l'autre garçon ne répondait rien, ce qui ne faisait qu'accroître la peur de Kuma plutôt que de l'enlever. Il ne pouvait pas savoir que l'autre garçon en fait ne pouvait pas parler, et ne lui voulait certainement aucun mal, et comme il ne pouvait pas le savoir il avait juste peur. Enfin juste... Quand un adolescent à peur il est plus rationnelle, il essaye de poser les limites de ce monde et de se défendre, quand un adulte a peur il est encore plus rationnelle, enfin je parle évidemment en général... Mais si un enfant à peur, alors il est peut tout imaginer jusqu'à un monstre sous sont lit ou le croque mitaine dans le placard (merci stephen king), en tout cas quand il a eut l'habitude qu'on se moque de lui ou qu'on le tappe parce qu'il est différent, et bien l'enfant commence à avoir peur de tout le monde. Et c'était le cas ici, puisqu'il avait même peur du petit être sans défense qu'était Sechiiru, mais ça il l'ignorait comme je l'ai déjà dit. Oui alors donc il avait peur et il attendait toujours, il ne pouvait plus bouger, complètement paralysé, si l'autre ne réagissait pas il resterait ainsi à regarder le sol et à serrer son nounours jusqu'à l'étouffement, tout en se retenant à chaque seconde de pleurer et en essayant de se persuader qu'il avait 16 ans, et qu'on réagissait pas comme ça à 16 ans et blablabla (pauvre perso que je fais souffrir psychologiquement). Et alors qu'il était dans cet état, au bout de longues minutes d'attentes très douloureuses pour le pauvre titi, il sentit deux mains sur ses bras, essayant de les désserer, ce ne fût certainement pas tâche facile puisque Kuma avait tellement peur que plus on essayait de lui desserrer, plus il resserait. Mais finalement l'autre y réussit plus ou moins avant de lui prendre la main droite, le faisant s'avancer vers lui, il ne le brusquait pas ce qui surprit un peu Kuma qui s'attendait à se faire frapper, mais au lieu de ça l'autre posa doucement sa main sur le piano, pour y faire jouer un son. Kuma ne sût quoi faire à ce moment là, mais au moins l'autre ne lui avait pas fait de mal. Il réfléchit avec ses idées de mômes:

*Peut-être qu'il peut pas parler, c'est un muet... C'est pour ça qu'il dit rien... peut-être... Et il veut peut-être que je joue du piano... Il a posé ma main sur le piano c'est sûrement parce qu'il veut que je joue... J'espère que je pense pas une bêtise... Sinon je vais sûrement me faire tapper ou disputer...*

Timidement Kuma se rassit près de l'autre garçon, il avait toujours peur, mais ne sentant pas de coup venir, il posa son autre main sur le piano et tout doucement il recommença à jouer. Il joua une mélodie triste assez difficile à faire, il en avait oublié le nom, mais c'était une musique qui le représentait à cet instant, elle semblait résonner en même temps que sa peur et son desespoire, que sa tristesse... Elle semblait vouloir divulguer tout ce que Kuma se sentait mal, comme il avait envie de disparaître, comme il aurait aimé tout changer, toute sa mélancolie et sa souffrance se sentait dans chaque son qui sortait du piano. En tout cas lui, le ressentait de cette façon, et il continua à jouer, fermant les yeux. Il ne pût empêcher une ou deux larmes de couler, il s'en voulut aussitôt, il ne devait pas pleurer, il réussit à retenir toutes les autres et tout en continuant à jouer espèra que l'autre garçon ne les avait pas vu. Il joua tout ce qu'il avait dans son âme à ce moment là, il joua pour faire ressortir tout ce qu'il ressentais. Et quand il arriva à la dernière note de musique, il ne pût rouvrir les yeux, tant ce silence semblait pesant. C'est pourquoi il entamma une autre musique aussitôt. Un peu moins triste, mais toujours avec ce genre de son qui font frémir le corps, le coeur, l'âme. (pourquoi à votre avis je suis amoureuse des pianos?) Et comme il pouvait s'exprimer à travers ces touches, à travers ce son, à travers cette musique, Kuma se soignait de cette façon. Il avait l'impression qu'à ce moment là rien n'aurait pût l'arrêter de jouer, il en avait même presque oublié la présence de l'autre garçon à côté de lui. Il se sentait juste lié au piano comme s'il était son meilleur ami. Et s'il avait trouvé un violon à la place d'un piano, il aurait fait la même chose, il avait l'impression de ne plus pouvoir vraiment vivre qu'enchaîner à ces deux instruments... Loin de ce monde cruel qui lui avait réservé un sort bien méchant... Il aurait voulueque jamais ne cesse la musique... Mais à nouveau il arriva à la fin de cette nouvelle mélodie... Et ne pouvant encore s'arrêter il en recommença une autre...